Une société sans limite, est-ce vraiment la liberté ?

31 Octobre 2025

On pourrait imaginer une société sans règles, sans cadre, sans contraintes. À première vue, l’idée séduit : chacun pourrait agir à sa guise, exprimer ses désirs sans entraves, vivre « librement ». Mais qu’en resterait-il vraiment ? Très vite, l’absence de repères se transformerait en chaos, où le plus fort imposerait sa loi et où la liberté des uns écraserait celle des autres. Une société sans limites n’est pas une société plus libre, mais un espace livré à l’arbitraire. C’est justement le rôle des règles et des normes : elles ne sont pas là pour étouffer, mais pour organiser la vie commune. Elles posent les frontières nécessaires pour que chacun puisse évoluer en sécurité, trouver sa place et construire son avenir. Un cadre partagé n’est pas une prison, c’est une charpente : il permet à l’édifice collectif de tenir debout. Mieux encore, la frustration qu’elles engendrent joue un rôle fondateur.

Dire « non » à un enfant, lui poser des limites, n’est pas l’empêcher de grandir : c’est l’aider à se structurer. De la même manière, les jeunes, confrontés à des contraintes, apprennent à développer des stratégies, à inventer, à argumenter. Ce frottement, parfois pénible, forge des idées fortes, une créativité robuste et une pensée critique. Sans opposition, sans cadre à questionner, l’imagination resterait molle, privée de résistance pour s’aiguiser. En définitive, c’est dans la tension entre désir et règle que se construit l’avenir d’une jeunesse capable de proposer des alternatives, d’innover et de s’engager. Les normes ne sont donc pas des ennemies : elles sont les alliées invisibles de la liberté collective et les tremplins de l’inventivité individuelle. Durant la période où j’ai animé des groupes de jeunes de tous âges, le fait d’imposer un cadre et des règles ne m’a jamais empêché d’être respecté. Bien au contraire, les jeunes comme leurs familles m’ont toujours soutenu dans cette démarche, car ils comprenaient l’importance de fixer des repères. L’idée de cet article m’est venue après avoir revu un jeune que j’avais accompagné dans des activités éducatives. Au cours de notre discussion, il m’a reparlé de l’importance du cadre et des règles qui lui avaient été transmises. Aujourd’hui, il nourrit le projet de devenir policier.

Voici son témoignage :

Témoignage D.C 21 ans, • Comment as-tu perçu les règles imposées au cours des différentes activités ? «Quand j’étais jeune, j’ai souvent trouvé les règles difficiles à respecter. Parfois, elles me semblaient incompréhensibles, presque arbitraires. Mais avec le recul, j’ai compris qu’elles étaient présentes partout : dans la famille, à l’école, dans la rue, au travail. Apprendre à les respecter à Inser’action a été une sorte d’entraînement pour la vie réelle. J’ai découvert que si j’étais capable de les respecter là, je pouvais le faire ailleurs aussi. Aujourd’hui, je prépare les tests pour devenir policier. Mon objectif est de porter l’uniforme et de m’investir dans ce métier, car j’ai compris que sans règles, il n’y a pas de liberté, seulement du désordre.» • Avec le recul, qu’est-ce que cela t’a apporté dans ta vie quotidienne ? «Sur le moment, ce n’était pas facile. Certaines règles paraissaient abstraites, surtout à un âge où l’on veut tester les limites. Mais j’ai eu la chance de rencontrer des personnes qui prenaient le temps d’expliquer pourquoi ces règles existaient. J’ai compris qu’elles n’étaient pas faites pour brider, mais pour protéger et permettre de vivre ensemble dans le respect.

Cela m’a appris la discipline, le sens de la responsabilité et l’importance de réfléchir avant d’agir. Aujourd’hui, ces apprentissages me servent tous les jours, que ce soit dans mes relations, dans mes projets ou dans ma manière d’aborder l’avenir.» • Comment imagines-tu le rôle des personnes dépositaires de l’autorité aujourd’hui ? «Être porteur ou dépositaire de l’autorité n’est pas facile, et je le vois déjà autour de moi : les professeurs, les éducateurs, les directeurs, les parents doivent constamment jongler entre fermeté et écoute. Pour que cela fonctionne, il faut être deux : celui qui incarne l’autorité et fait respecter les règles, et celui qui accepte de les respecter. Si l’un manque à son rôle, tout s’effondre. L’autorité n’a de sens que lorsqu’elle est comprise et acceptée, car elle n’est pas synonyme de domination, mais de justice et de sécurité. C’est cette vision qui me motive à rejoindre les forces de l’ordre : protéger les autres en faisant respecter les règles, non pas par la peur, mais par la confiance et le respect mutuel.»

ABBA ALI DIRECTEUR 

actualités

Pour commencer cette nouvelle année en beauté, quoi de mieux que de se replonger dans la nostalgie du jour où l’on s’est tous quitté… Revivons ensemble cette journée de clôture. Pour ceux qui n’ont pas su être présent, nous nous sommes rendus fin juin à la Ferme Bouseval de Genappe. La journée à la...

Comme à chaque début d’année scolaire, nous essayons de rappeler aux parents des jeunes du secondaire ainsi qu’aux jeunes du supérieur la nécessité de remplir la demande d’allocations d’études dans les délais. La demande doit être introduite par le responsable légal lorsque le jeune est en...

Je vais vous raconter l’histoire de Zahidullah qui est suivi à notre permanence psycho-sociale depuis bientôt 1 an. Il a quitté l’Afghanistan à l’âge de 16 ans car les Talibans voulaient le « recruter ». Ils lui ont demandé de les rejoindre et lui ont dit qu’il pourra revoir son père s’il accepte...

Durant le mois de Mai, nous nous sommes rendus à la ferme du L’Orée du Bois. Dans le cadre, d’un partenariat nous avons proposé au groupe des Grands d’être au départ de la vie, c’est-à-dire de semer des graines, de prendre conscience de l’évolution de celles-ci et par la même occasion d’étudier le...

Voici venu le temps le plus attendu de l’année mais aussi le plus redouté…les examens de juin. Cela fait déjà plus d’un mois que nous avons débuté les ateliers de préparation aux CEB et les ateliers de préparation au CE1D. Les remédiations tournent à plein régime et les révisions actives sont mises...

Avec les juniors, nous nous sommes rendus au musée des enfants d’Ixelles. Nous avons pu découvrir l’exposition «S’émerveiller», la 16ème exposition créée par l’équipe du Musée des Enfants. Elle a pour thématique de comprendre notre corps et l’environnement qui nous entoure au travers de nos cinq...