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Un jeune qui en veut

30 Juin 2019

Bonjour à tous,
Ce mois-ci je vous propose de découvrir le parcours d’un jeune qui depuis longtemps fréquente notre école des devoirs. Je vous propose de suivre ensemble son parcours.
L’adolescence…c’est une phase plus ou moins longue de notre vie que nous avons parfois tendance à oublier. Qui suis-je ? Où vais-je, qu’est-ce qui me définit ? Pourquoi dois-je étudier telle ou telle matière ? Pourquoi l’école est-elle si importante ? Pourquoi « dirige »-t-on ma vie ?
C’est une période charnière importante dans la construction de son « Moi », dans l’élaboration de ses plans de vie…Où veux-je aller et pourquoi ?
C’est parfois un moment difficile, à la recherche de repères et de cadre, beaucoup de jeunes se sentent désinvestis…tous se cherchent, beaucoup se trouvent, certains se perdent.
Parents comme adultes, nous aussi pouvons-nous sentir perdus devant cette jeunesse s’épanouissant dans un monde nouveau avec l’apparition de nouveaux outils numérique, de réseaux sociaux globaux et d’une interconnexion omniprésente. Perte de repères face à une génération que l’on ne comprend parfois plus, nous avons tendance à avancer en aveugle…mais alors, comment aider nos jeunes, comment les guider lorsqu’ils sont en demande si même nous, n’y voyons pas clair ?
Sans plus attendre, voici donc le récit d’un jeune fantastique qui malgré les difficultés a su garder la tête haute et se concentrer pour arriver à son but, la fin fructueuse d’un parcours scolaire…la libération après des années d’études secondaires mais surtout, le début d’une nouvelle vie professionnelle. Un futur s’ouvrant grand à lui qui maintenant bien outillé peut se vanter d’avancer d’un pas de plus vers l’autonomie et l’épanouissement personnel.

Richard : Pourrais-tu brièvement te présenter pour ceux qui ne te connaitraient pas ?
Assem : « Je suis un gars du quartier qui y habite depuis longtemps, je m’appelle Assem Mouzouri et j’ai 21 ans. Je suis étudiant en « dessinateur de construction ».
Je suis en 6e secondaire car il y a eu des hauts et des bas mais il ne faut jamais se déstabiliser ou perdre sa motivation car plus tard on sait que ça va être dur. Certains sont faits pour les études, d’autres non mais il faut quand-même garder la tête haute. Il ne faut pas écouter les autres quand ils disent que ça ne sert à rien et qu’il vaut mieux directement aller travailler.
Les études ça sert à beaucoup de chose, à apprendre. »

Richard : Tu parles des « autres », y a-t-il eu des influences, des connaissances dans ta classe ou dans tes amis qui auraient pû être un frein ou au contraire une source de motivation pour toi lorsque c’était dur… ?
Assem : Ouais, il y a eu les potes qui disaient « viens, on sort » quand tu dois étudier…Toi, dans ta tête tu te dis ouais, j’étudierai ça après mais quand tu dois étudier, tu dois étudier si tu veux vraiment réussir. Après, tu peux toujours sortir avec tes potes, tu peux le faire plusieurs fois alors qu’un examen…

Richard : Est-ce que tu avais cela en tête toi à 14-15 ans ?
Assem : Ah non-non non… C’est à partir de 18-19 ans que tu te dis que voilà…t’as le déclic quoi.

Richard : C’est quoi ton but dans la vie ? Comment imagines-tu ton futur ?
Assem : D’être comme tout le monde, travailler et avoir ma maison, me marier, rendre ma famille heureuse…voilà. Je crois que le but des parents c’est de voir ses enfants contents, qu’ils aient un travail, qu’ils soient heureux et fondent une famille. Pas qu’ils n’aient pas de travail…du moment qu’ils ont un bon travail et qu’ils aient un futur bien meilleur grâce à ça.

Richard : Dis-nous-en plus sur ton parcours de vie…ton parcours scolaire…comment as-tu vécu ton passage à l’adolescence et ton passage en secondaire pour parler de l’école ?
Assem : J’étais comme tous les autres, un adolescent qui aime bien faire des bêtises et tout ça. La première année j’ai raté, je suis arrivé en 1ere « S ». Puis, je suis passé en deuxième générale avant d’entrer en troisième Technique de transition puis en quatrième Technique de qualification et cinquième. J’ai de nouveau raté une année et là je suis enfin en sixième secondaire…mon but c’est d’avoir ce diplôme et être enfin « tranquille ».
Après je veux continuer des études dans la même matière en haute école. C’est la libération mais il y a encore trois ans. Je ne veux pas avoir fait toutes ces années d’études « pour rien »…Je me suis levé tous les matins pour y arriver, même quand j’en avais pas envie… « Il faut y aller ». Même si il n’y a pas la motivation de partir en cours, il faut y aller quand-même pour avoir de bonnes notes.

Richard : C’était quoi ta motivation pour te dire « Ce matin, je prends mon sac et j’y vais » alors qu’on sait tous deux qu’en étant adolescent, c’est très difficile.
Assem : Au début, c’était plus pour être avec les potes et tout ça…mais après, quand c’est pour avoir un diplôme, tu te lèves même quand c’est chaud…il faut juste s’organiser et tenir bon.
Mes parents aussi étaient là à me pousser, ils voyaient directement quand ça n’allait pas. Ils ne se disaient pas « Il gèrera lui-même », ils regardaient si j’ouvrais mon sac, si je travaillais…ils veillaient à ce que je ne passe pas mon temps dehors. Certains parents laissent leurs enfants sans aucune aide, sans rien et après ils vont tous le regretter.
Par après on se dit quand j’avais tel âge j’aurais dû travailler quoi.

Richa : Qu’est-ce qui t’a fait tenir bon quand tu as doublé alors que tu n’étais déjà plus soumis à l’obligation scolaire ?
Assem : J’avais un peu la haine d’avoir raté alors que je savais que j’aurais pu réussir certains cours si tu avais un peu plus travaillé. Je me suis dit que cette année-là me rendrait encore plus fort.

Richard : Qu’est-ce qui pour toi, t’a aidé le plus ?
Assem : Penser au futur…comment je me voyais dix ans plus tard. Je n’avais pas envie de finir à traîner dans la rue alors je me suis donné à fond. Je n’avais pas envie d’un travail que je n’aimais pas du tout. Même si le but c’est de gagner de l’argent, un chouette travail c’est important.

Richard : Ça aurait été quoi pour toi, « le parent parfait » ? Ceux tout le temps derrière ou les plus cool ?
Assem : Ah non, les parents cool ça craint ! Je préfère avoir des parents qui sont derrière mais sans trop exagérer…qu’ils soient là pour toi parce que si tu te dis qu’ils n’étaient pas là c’est dur.

Richard : Qu’est-ce que tu aurais envie de dire à ces parents qui se posent des questions ou qui ne savent plus comment faire pour soutenir leur adolescent ?
Assem : Il faudrait qu’ils parlent ensemble, qu’ils trouvent ce que le jeune veut faire…qu’ils lui posent des questions sur son futur, son avenir.
Les adolescents ne pensent qu’à eux et n’en font qu’à leur tête mais il faut surtout les motiver et comprendre ce qu’ils veulent vraiment. Il faut que les parents leurs fassent aussi un peu peur pour les responsabiliser sur leurs études. Expliquer clairement au jeune que s’il ne travaille pas, il n’aura rien d’intéressant dans sa vie…leur expliquer la réalité de la vie. Leur dire qu’ils doivent construire leur vie eux-mêmes…à 25 ans on est adulte et il faut gérer seul.

Richard : Quelle est la place d’Inser’Action dans ta vie ?
Assem : J’y suis depuis longtemps…et ça m’a beaucoup servi, beaucoup aidé. Pour les devoirs, pour expliquer quand on a des problèmes et qu’on ne comprend rien dans ses cours. Vous êtes là pour nous.
J’avais ça comme chance pour me motiver à étudier et pour m’aider…certains habitent loin et ne trouvent pas d’aide.