Apprendre à ressentir : quand l’empathie devient la clé du vivre-ensemble

30 Novembre 2025

*« On est tous responsables, en partie, du monde que l’on bâtit, l’égoïsme et le manque d’empathie, tout le monde en pâtit. »*¹ — Nekfeu

L’empathie, c’est cette capacité précieuse à se mettre à la place de l’autre, à comprendre ce qu’il ressent, à percevoir ses émotions sans forcément les vivre soi-même. C’est un pont entre les êtres humains, une façon de voir le monde à travers les yeux d’autrui. Dans un monde où les écrans, la compétition et la peur du regard des autres peuvent parfois nous éloigner, l’empathie rappelle qu’avant tout, nous partageons la même humanité.

Elle sert à bien plus qu’à être «gentil» : elle permet de vivre ensemble de manière harmonieuse, d’apaiser les tensions et de prévenir les conflits. Être empathique, c’est savoir reconnaître la peine, la colère ou la joie d’un autre, et y répondre avec respect. À l’école, cela signifie écouter un camarade qui ne va pas bien, ne pas rire d’une moquerie, oser dire stop à une injustice. Dans la famille, c’est savoir entendre la différence, encourager plutôt que juger. L’empathie, en somme, est un outil de paix au quotidien.

Mais comment la développer ? Elle n’est pas innée chez tout le monde : elle s’apprend, se cultive, comme un muscle qu’il faut entraîner. À l’école, les enseignants peuvent aider les élèves à exprimer leurs émotions, à débattre sans s’agresser, à coopérer plutôt qu’à se comparer. Les parents, eux, ont un rôle clé : montrer l’exemple. Quand un adulte écoute sans interrompre, demande « comment tu te sens ? » plutôt que « pourquoi tu as fait ça ? », il enseigne l’empathie sans même s’en rendre compte. C’est dans les petits gestes du quotidien que cette valeur grandit : prêter attention, tendre la main, oser comprendre.

À l’opposé, le harcèlement scolaire naît souvent d’un manque cruel d’empathie. Ce phénomène touche encore trop d’enfants et d’adolescents. Les moqueries répétées, les humiliations en ligne ou dans la cour peuvent laisser des blessures invisibles, mais profondes. La victime perd confiance en elle, s’isole, redoute chaque journée d’école. Certains en arrivent à des pensées sombres, incapables de trouver une issue. Et le harceleur, souvent en mal d’affection ou de repères, s’enferme dans une attitude de domination qui lui échappe parfois complètement. Le harcèlement abîme tous ceux qui y participent, directement ou non.

Alors, comment l’empêcher ? En développant justement ce sentiment d’empathie dès le plus jeune âge. En apprenant aux enfants à reconnaître les émotions des autres, à comprendre que leurs paroles ont un poids, que leurs gestes peuvent blesser. En donnant la parole à ceux qui subissent, en soutenant ceux qui osent dénoncer. L’école, les familles et les groupes d’amis doivent être des lieux d’écoute, de respect et de dialogue. Prévenir le harcèlement, c’est apprendre à ressentir avant d’agir.

Mais surtout, l’empathie, c’est une force. Elle transforme les relations, change les regards et répare les blessures. Dans une cour de récréation, un seul geste empathique — un mot de soutien, une main tendue, un sourire — peut suffire à briser la spirale du silence et de la honte. L’empathie ne fait pas de bruit, mais elle a le pouvoir de désamorcer la violence avant qu’elle n’explose. Là où la peur divise, elle rassemble. Là où la moquerie exclut, elle protège.

Et si on enseignait l’empathie comme on enseigne les mathématiques ? Si on apprenait à chaque élève à écouter, à comprendre, à respecter ? Le climat scolaire s’en trouverait transformé. Moins de conflits, plus d’entraide. Moins de solitude, plus de confiance. Les élèves empathiques deviennent souvent des leaders positifs, capables de rassembler plutôt que d’opposer. Ils créent des classes où chacun trouve sa place, où la différence devient une richesse et non une cible.

Face au harcèlement, l’empathie n’est pas une faiblesse : c’est une arme douce, mais puissante. C’est elle qui fait reculer l’indifférence, qui redonne du courage à ceux qui tombent, qui apprend à chacun qu’il a un rôle à jouer. Être empathique, c’est refuser la passivité, c’est choisir d’agir autrement. C’est comprendre que le respect n’est pas une option, mais une responsabilité. Car comme le dit Nekfeu, nous sommes tous responsables du monde que nous bâtissons. Et si ce monde manque d’empathie, alors oui, tout le monde en pâtit, tout le monde souffrira.

« Le monde change quand quelqu’un décide d’écouter au lieu de juger. Et ce quelqu’un, ça peut être toi. »

GHILARDI Hadrien

Éducateur

actualités

Ce mois-ci étant inspirée par notre pièce de théâtre « Parents formidables ! enfants formin… ?! » qui a rencontré un vif succès je voulais vous parler de ce sujet : Quelles sont les attentes des enfants d’aujourd’hui envers leurs parents et quelles sont les attentes des parents d’aujourd’hui envers...

Bonjour, Atila peux te présenter en quelques mots ? Bonjour, je m’appelle Atila Demiral. J’ai 18 ans. Je suis à Inser’action depuis mes 6 ans. Je suis arrivé par le biais des activités dans les groupes des Castors, puis j’ai participé aux cours de natation pour finir avec le théâtre. Je suis une...

Il n’est pas rare pour nos éducateurs de devoir rappeler le cadre éducatif, les règles à respecter au sein de nos activités, aux enfants accueillis durant la semaine. Dans certains cas, nous sommes obligés de marquer un « non », de poser nos limites par une sanction, une réparation. Que ce soit à l...

Le 08 décembre, j’ai encadré le groupe des castors samedis avec Atila et nous sommes allés au centre sportif Mounier pour un atelier de danse en compagnie de Delphine. La danse est la passion de cette dernière et elle s’y connaît largement dans le domaine. Elle a réalisé quelques pas de salsa et de...

Ce mois-ci je vais vous parler d’une jeune qui fréquente Inser’Action depuis quelques années déjà. Coralie : Bonjour, peux-tu te présenter s’il te plait ? Sirine : Bonjour, je m’appelle Sirine et j’ai 12 ans. Coralie : Depuis quand fréquentes-tu Inser’action ? Sirine : J’ai fait partie de tous les...

En ce début novembre, nous avons entamé un grand projet solidaire d’un mois avec un de nos partenaires, l’association « Actec » qui est une ONG belge créée en 1982 avec pour objectif de renforcer le rôle et l’autonomie des personnes défavorisées grâce à l’apprentissage d’un métier. Le projet...