L’enseignement spécialisé, c’est quoi ?

Dans cet article j’aborderai en étant le plus clair possible, l’une des structures les plus complexes de l’enseignement, l’enseignement spécialisé. En effet, la fédération Wallonie Bruxelles et ce depuis plus de 40 ans maintenant, a mis en place un cadre scolaire adapté aux enfants ou adolescents à besoins spécifiques. Ce cadre scolaire on le nomme communément l’enseignement spécialisé.

C’est par la loi du 6 juillet 1970 que de nombreuses améliorations ont été apportées dans l’enseignement francophone de Belgique afin d’accueillir au mieux les enfants et adolescents à besoins spécifiques. C’est finalement le décret du 3 mars 2004 qui peaufinera l’enseignement spécialisé en redéfinissant les formes, les différents types d’enseignement ainsi qu’en introduisant de nouvelles mesures qui portent principalement sur l’intégration des jeunes à besoins spécifiques ainsi que la mise en place de pédagogies adaptées à ce type de public.

Plusieurs raisons peuvent expliquer la création d’un enseignement spécialisé, l’une d’entre elles se base sur le présupposé qu’il existe au sein de l’enseignement ordinaire un rythme scolaire qui peut parfois être trop rapide pour certains enfants. Une autre sur le fait que le nombre d’élèves par classe dans l’enseignement ordinaire est parfois trop important et rentre en conflit avec la capacité cognitive d’un jeune qui aurait besoin d’un encadrement plus rapproché, plus spécifique. Il existe une multitude d’autres raisons qui justifient la création de l’enseignement spécialisé et c’est pour cela que la fédération Wallonie-Bruxelles a créé un autre cadre scolaire qui est conçu pour répondre le mieux possible à ces enfants à besoins spécifiques.

En appui à la création de cet espace éducatif particulier qui permet au jeune de rentrer dans une forme d’individualisation de son enseignement, des professionnels du paramédical, des travailleurs sociaux, que ce soit des psychologues ou des assistants sociaux, des infirmières ou infirmiers ou encore des éducateur spécialisés, viennent s’ajouter à l’équipe éducative classique que l’on peut retrouver dans l’enseignement ordinaire.  Comme dans l’enseignement ordinaire, l’enseignement spécialisé se découpe en deux blocs principaux qui sont pour le premier bloc le maternel et le primaire que l’on regroupe sous l’appellation d’enseignement fondamental et pour le deuxième bloc l’enseignement secondaire. Cet enseignement est organisé pour ce qui concerne le fondamental en types ainsi qu’en degrés de maturité et pour l’enseignement secondaire spécialisé en types, formes et phases.

En Belgique francophone la Fédération Wallonie Bruxelles a décidé de répartir les enfants et adolescents à besoins spécifiques en fonction de 8 types différents d’enseignement :

Type 1 : enfant ou adolescent présentant un retard mental léger

Type 2 : enfant ou adolescent présentant un retard mental modéré ou sévère

Type 3 : enfant ou adolescent présentant des troubles du comportement

Type 4 : enfant ou adolescent présentant des déficiences physiques

Type 5 : enfant ou adolescent malade et/ou convalescent

Type 6 : enfant ou adolescent présentant des déficiences visuelles

Type 7 : enfant ou adolescent présentant des déficiences auditives

Type 8 : enfant ou adolescent présentant des troubles d’apprentissage

L’enseignement spécialisé est constitué afin de donner un enseignement adapté aux enfants et adolescents à besoins spécifiques et c’est pour cela que dans ce type d’enseignement il existe contrairement à l’enseignement ordinaire, un plan individuel d’apprentissage que l’on nomme couramment PIA. Ce PIA qui est propre à chacun des élèves de l’enseignement spécialisé est construit avec les parents, le jeune quand cela est possible ainsi que des professionnels du paramédical et/ou du psychosocial afin de définir ensemble les activités pédagogiques répondant au mieux aux besoins de l’enfant ou de l’adolescent. Toujours dans ce PIA est convenu communément les objectifs qui tenteront d’être atteints par le jeune et les personnes qui l’entourent.

Comment les enfants et adolescents aux besoins spécifiques sont orientés vers l’enseignement spécialisé ?

Dans l’enseignement spécialisé les inscriptions se font toute l’année ce qui permet à tout enfant pour lequel on a pu repérer tardivement la nécessité de répondre à ses besoins spécifiques de pouvoir s’inscrire à n’importe quel moment de l’année. C’est l’existence d’un rapport résultant d’un examen pluridisciplinaire de l’enfant ou de l’adolescent qui permettra son admission ou non dans l’enseignement spécialisé.

Ce rapport est constitué de deux éléments principaux, l’attestation précisant le type d’enseignement ainsi qu’un protocole justificatif qui motivera les raisons de cette orientation. Les organismes qui peuvent  produire ce type d’attestation sont soit les Centres Psycho-médicaux-sociaux (il en existe dans chaque école), soit par un office d’orientation scolaire ou professionnelle ou encore tout autre organisme agréé dans ce sens par la fédération Wallonie-Bruxelles. Pour les enseignements de type 5, 6, ou 7, l’attestation peut être établie sur base d’un examen médical effectué par un médecin spécialisé.

Les enfants ou adolescents de l’enseignement spécialisé obtiennent-t-ils les mêmes qualifications et diplômes que les élèves de l’enseignement ordinaire ?

Oui, de manière générale, les élèves du spécialisé ont aussi l’opportunité de passer les qualifications et autres diplômes que l’on retrouve dans l’enseignement ordinaire. C’est principalement l’encadrement et les pédagogies  qui changent dans l’enseignement spécialisé mais pas la délivrance des qualifications et autres diplômes.

Les enfants ou adolescents de l’enseignement spécialisé pourront-ils retourner dans l’enseignement ordinaire ?

En théorie, oui, car les parents restent maitres de toutes décisions qui concernent leurs enfants. Cependant dans la pratique, il se révèle parfois difficile de faire retourner un élève du spécialisé vers l’ordinaire car le retour dans l’enseignement ordinaire est conditionné par l’avis motivé non contraignant rendu par le CPMS qui suit l’enfant. Cependant, si jamais vous vous retrouvez dans ce type de difficultés n’hésitez pas à venir à la permanence psychosociale d’Inser’action nous nous ferons un plaisir de trouver avec vous et votre enfant la solution la plus adaptée.                                                                                                                                                                      

Naïm Lfahem

Assistant social