Ambassadeurs d'expression citoyenne

31 Octobre 2020

À travers le travail de rue, nous avons rencontré un ancien jeune d’Inser’Action. J’ai souhaité le mettre à l’honneur ce mois-ci.

- Je m’appelle Ayoub SAJID et j’ai 23 ans. Débuter comme ça, c’est un peu bizarre puisque je n’ai pas l’habitude de raconter quelque chose sur moi et sur mon parcours. Il faut bien un commencement...
Ça fait trois ans que je suis bénévole au sein des « ambassadeurs d’expression citoyenne ».

- Peux-tu nous dire ce que sont les ambassadeurs d’expression citoyenne ?
- La Formation des ambassadeurs, c’est la colonne vertébrale de l’association. Afin que les jeunes deviennent capables de partager avec d’autres les pratiques citoyennes qu’ils ont eux-mêmes expérimentées, il est nécessaire de les former et de les accompagner. L’association met ainsi en place un système permettant aux ambassadeurs apprentis et juniors d’être guidés par les seniors, le tout sous le contrôle des formateurs de l’association. En plus de cette formation continue, les jeunes profitent de formations spécifiques sous forme de journées ou de week-end intensifs à plusieurs moments de l’année. Ces formations portent sur des thématiques variées telles que l’animation, l’expression, la résolution de conflit ou encore le coaching.
- Le travail d'expression est au centre de tous les outils dont dispose l’association, autant que dans n’importe quelle démarche citoyenne. C’est pour cette raison que les ambassadeurs s’impliquent dans de multiples projets qui leurs permettent de développer la parole comme outil de collaboration, mais aussi la parole en tant qu’arme : pour attaquer, se défendre ou trancher. Cycles de joutes verbales pour jeunes et/ou adultes, débats politiques, débats identitaires, échanges internationaux ou encore organisation du prochain concours « Eloquentia Bruxelles » : les occasions ne manquent pas.

- L’engagement citoyen est une porte ouverte par l’expression. C’est grâce à cela que des projets de l’association naissent spontanément par des chantiers d’implication. Les ambassadeurs sont ainsi actifs au niveau des questions climatiques, de la relation à la culture, de la place des jeunes dans les médias, agissent pour une société plus ouverte et interculturelle, pour construire des modules d’accrochage scolaire ou encore pour que les écoles soient plus activement citoyennes. Par leur dynamique d’accrochage, de remise en question et d’émancipation, les ambassadeurs mettent ainsi en place une stratégie concrète de prévention des extrémismes.

Ce sont les trois pôles principaux de l’asbl. Personnellement, je suis sur tous les fronts mais plus particulièrement responsable d’une cellule d’accrochage au sein de l’association.
La cellule d’accrochage scolaire est un objectif qui me tient à cœur dû au fait que j’ai moi-même été en décrochage scolaire durant 9 ans. J’ai eu une longue réflexion avec mon coordinateur sur le sujet et puis on a lancé ce projet-là.
Car en faisant des animations dans les écoles, sur la prise de parole ou bien sur la citoyenneté, on a pu remarquer que certains élèves étaient là une fois sur deux et que certains professeurs nous parlaient du fait qu’ils étaient en décrochage scolaire. Dès lors, cela a commencé à nous faire émerger plusieurs questions : « quels sont les problèmes qu’ils ont pour ne pas suivre les cours ? », « Ont-ils choisi leur option ? », « Aiment-ils ce qu’ils font ? », « Sont-ils écoutés ? », etc.

Après plusieurs conversations avec certaines personnes de l’association, on a voulu lancer un module d’accrochage scolaire afin de pouvoir aider ces jeunes-là à pouvoir reprendre en mains leur avenir. Au sein même de l’association, il y a des personnes ayant vécu cette situation scolaire à plusieurs échelles.
De ce fait, on a plutôt opté pour que ces membres-là prennent en charge ce module avec l’aide des personnes voulant participer au projet.
Lorsque l’on prend un jeune en décrochage scolaire, une fois l’accord reçu, on contacte l’élève et on lui explique la nouvelle. Lorsque le jeune est au courant, et est d’accord, on demande alors à l’école s’ils sont prêts à nous confier cet élève durant une période allant de deux jours à deux semaines.
Une fois les modalités définies, on donne rendez-vous au jeune dans nos locaux. Durant la semaine, on entreprend de faire la connaissance de l’élève en faisant plusieurs activités par rapport à sa situation. L’une des premières activités pour pouvoir créer un lien de confiance est de parler de son parcours scolaire.
L’un des points communs entre les ambassadeurs et les jeunes en décrochage est que certains ont eu un parcours assez difficile durant leurs humanités.

Après nous avoir mis à nu la problématique, on commence à travailler avec l’élève sur plusieurs points tels que les raisons de son décrochage au niveau scolaire, voir ses motivations intrinsèques et extrinsèques ou encore les facteurs externes qui influent sur son apprentissage (travail, familiale, manque d’étude, etc). On étale les activités sur toute la semaine et de manières différentes. En même temps que ce module d’accrochage, on travaille sur l’émancipation et la parole de l’élève, puisque c’est une des branches principales de notre asbl.
Durant la semaine, l’élève participera à des animations pour voir ce que notre association apporte aux jeunes d’autres écoles. Cela permet de sortir du cadre et permet à l’élève de respirer ainsi que de faire connaissances avec des jeunes de son âge, d’avoir un échange avec ces jeunes pour ainsi lui permettre de se remettre en question, notamment sur son parcours scolaire.
Durant cette semaine, On parlera de l’avenir de l’élève pour ainsi voir ce qu’il veut faire plus tard. En fonction de la réponse de celui-ci, on pourra parler des éventuelles orientations et voir comment il peut gérer ses cours afin de d’obtenir son CESS.
Une activité de son choix sera organisée si réalisable pour lui montrer qu’on travaille avec lui et non pas sans lui. En fin de semaine, on fait un débriefing tant pour voir ce que cela lui a apporté que pour savoir comment l’élève va réintégrer son établissement scolaire. Nous faisons une réunion pour lui apporter les astuces nécessaires pour qu’il puisse avoir un retour positif.
Un rapport de notre part sera rédigé durant la semaine et on demandera également à l’élève d’en faire un à son tour, pour avoir son avis et connaître les points à améliorer mais également pour que l’élève puisse montrer son travail à son professeur principal.
Une fois par semaine, on invitera l’élève dans notre local afin de faire un débriefing et voir son évolution. Lorsque c’est possible avec l’école, tenter que l’élève puisse nous accompagner durant des animations afin de continuer le module de raccrochage.
Un document sera ensuite donné à l’établissement de celui-ci, convention qui le couvrira pour la semaine passée au sein des ambassadeurs et lors des éventuelles animations faites dans la continuité du module.
En conclusion, avoir un module de raccrochage scolaire géré par d’anciens élèves qui ont eux-mêmes été en décrochage scolaire et l’un des meilleurs moyens pour avoir un impact sur les jeunes, d’autant plus s’ils sont encore jeunes cela permettra de pouvoir créer un lien de confiance avec la personne qui les prendra en charge. Cela montre que les jeunes veulent changer les choses et ne pas rester bras croisés et faire ce qu’ils peuvent à leur échelle pour pouvoir contribuer à l’évolution d’une jeunesse.

Après avoir expliqué ce que je faisais au sein de l’asbl, je vais maintenant expliquer comment je l’ai connue.
J’ai découvert l’asbl grâce à un projet qui se nomme « Israël-Palestine, pour mieux comprendre » dans mon ancien établissement scolaire. C’est l’asbl « Action en méditerranée » qui est porteuse de ce projet. J’ai été sélectionné pour participer à ce voyage d’études et j’ai eu droit à une formation de 5 mois ainsi que l’opportunité d’aller sur place pour finaliser cette formation. J’ai appris énormément de choses durant les formations mais surtout en parlant avec les personnes natives du pays. Une fois le voyage d’études terminé, nous avons eu comme mission d’aller dans des écoles, des cabinets de ministres, … pour pouvoir leur parler de notre vision du projet. J’ai eu l’occasion d’y aller deux autres fois de plus.
Mon lien avec Inser’Action est assez profond. J’ai pu faire des animations avec eux et ça a réveillé en moi une envie de travailler dans le monde de la jeunesse puisque j’ai l’intime conviction qu’il faut aider la jeunesse à s’émanciper au niveau de la prise de parole et de la citoyenneté.

- Merci Ayoub, pour ce très beau partage.

Ali Abba

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