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La situation socioéconomique des bruxellois en quelques chiffres

30 Novembre 2015

 

Les indications et chiffres que je vais vous présenter dans cet article, proviennent du Baromètre social 2015. Le baromètre social est un rapport annuel qui présente différents aspects de la pauvreté en Région bruxelloise. Il faut garder à l’esprit que les données sont issues de sources administratives et d’enquête et que certaines personnes en situation très précaire  échappent probablement à plusieurs de ces statistiques, notamment les personnes en situation irrégulière et les personnes sans-abri.

Situation démographique :

Au 1er janvier 2015, la Région de Bruxelles-Capitale comptait officiellement 1 175 173 habitants, dont 572 701 hommes (48,7 %) et 602 472 femmes (51,3 %), ce qui représente une augmentation de 11 687 habitants par rapport au 1er janvier 2014.

Les revenus :

Approximativement un tiers des Bruxellois (30,9 %) vivent avec un revenu inférieur au seuil de risque de pauvreté. En Belgique, ce seuil est de 13 023 € par an, soit 1 085 € par mois, pour une personne isolée. Pour un parent seul avec deux enfants, le seuil est de 1 736 € par mois. Pour un couple avec deux enfants, il est de 2 279 € par mois.

Un quart des enfants bruxellois de moins de 18 ans (25,7 %) grandissent dans un ménage sans revenu du travail.

Les personnes qui n’ont jamais travaillé ou dont le travail n’a pas permis de cotiser suffisamment et qui n’ont donc pas droit à la sécurité sociale, peuvent bénéficier sous certaines conditions d’allocations d’aide sociale sous forme d’un revenu d’intégration sociale (ou équivalent) du CPAS ou d’une Garantie de Revenu pour les Personnes Âgées (GRAPA). En Région bruxelloise le taux de population dépendant d’une allocation d’aide sociale ou d’un revenu de remplacement (à l’exception des pensions) est élevé : cela concerne 23,5 % de la population bruxelloise d’âge actif (18-64 ans) et 18,3 % des personnes âgées (65 ans et +).

4,9 % de la population bruxelloise d’âge actif (18-64 ans) perçoit un revenu d’intégration sociale ou équivalent, et ce pourcentage est plus de deux fois plus élevé (10,6 %) parmi les jeunes adultes (18-24 ans). Parmi les personnes âgées, 10,7 % perçoivent la GRAPA.

C’est-à-dire qu’en Région bruxelloise, un jeune sur dix et une personne âgée sur dix ne disposent pratiquement pas d’autres ressources que leur allocation d’aide sociale.

Enseignement :

En Région bruxelloise, parmi les jeunes de 18 à 24 ans, environ un jeune homme sur six et une jeune femme sur dix ont quitté prématurément l’école sans avoir obtenu le diplôme de l’enseignement secondaire supérieur (CESS). On constate à tout âge que les personnes sans diplôme du secondaire ont beaucoup de difficultés à s’insérer sur le marché du travail : 30,9 %  de la population active bruxelloise ayant au maximum un diplôme de l’enseignement secondaire inférieur est au chômage.

Logement :

Le budget consacré au logement pèse lourdement dans les ménages bruxellois. Entre 2004 et 2013, le loyer moyen a augmenté de 20 %.  Or, dans la Région, 61,2 % des logements sont occupés par des locataires et cette augmentation a fortement détérioré l’accessibilité des logements pour les personnes à bas revenus. Il suffit de se pencher sur le nombre croissant de ménages sur liste d’attente pour un logement social et seulement 44,9 % des demandes sont satisfaites. En ce qui concerne la qualité de leur logement, environ 22% des ménages bruxellois évoquent au moins l’un des problèmes suivants : surpeuplement, incapacité à chauffer convenablement et problèmes d’humidité ou de moisissures.

Inégalités socio-spatiales :

Les chiffres concernant la Région bruxelloise masquent l’importance des inégalités socio-spatiales au sein de son territoire. En effet, le taux de chômage en Région bruxelloise varie largement d’une commune à l’autre : le taux le plus élevé est observé à Saint-Josse-ten-Noode (30,1 %) et le plus faible à Woluwe-Saint-Pierre (10,3 %).

Inégalités de santé :

La situation socioéconomique des personnes influence de façon très importante leur état de santé.  En Région bruxelloise, l’espérance de vie à la naissance diffère selon le niveau socio-économique de la commune de résidence. Entre les communes les plus pauvres et les communes les plus aisées, la différence d’espérance de vie est de 2,9 ans pour les hommes et de 2,5 ans pour les femmes sur la période 2009-2013.

22,5 % des ménages bruxellois déclarent avoir retardé des soins de santé pour raisons financières, et ce pourcentage atteint 40 % parmi les 20 % des ménages les plus pauvres.

Contacts sociaux et loisirs :

Le bien-être social ne dépend pas que du niveau de revenus, certaines personnes qui ne sont pas en situation de pauvreté peuvent souffrir d’un manque de contacts sociaux. Cependant, on constate un lien entre le niveau de revenus et le degré et la qualité des contacts sociaux. La pauvreté n’est pas seulement financière, elle rime aussi, plus souvent, avec des situations d’isolement. En Région bruxelloise, sur base de l’Enquête Santé 2013, 11,2 % des personnes de 15 ans et plus sont insatisfaites de leurs contacts sociaux, contre 7,8 % en Flandre et 9,6 % en Wallonie.

Les personnes très éloignées de toutes formes d’activités culturelles se retrouvent en proportions plus élevées dans les communes bruxelloises où le niveau socioéconomique est faible et sont moins représentées dans les communes aisées.

Par ailleurs, 39,7 % des Bruxellois ne peuvent se permettre de partir une semaine par an en vacances. Ce pourcentage est proche en Wallonie (38,3 %) et nettement inférieur en Flandre (18,8 %).

Évolution récente :

Entre janvier 2013 et janvier 2014 :

Parmi les jeunes, une augmentation de bénéficiaires d’un RIS est observée (+ 6,3 %), ainsi qu’une baisse de bénéficiaires d’une allocation de chômage/d’insertion (- 4,0 %). Par ailleurs, le nombre de personnes de 65 ans et + qui perçoivent une GRAPA a augmenté (+ 8,7 %). Enfin, parmi la population d’âge actif, on note une augmentation du nombre de bénéficiaires d’indemnités d’invalidité (+ 6,7 %).

Sur la période 2013-2015 :

Une baisse importante du nombre de chômeurs indemnisées est constatée en moyenne annuelle (- 10,9 %) ainsi qu’une baisse du nombre de demandeurs d’emplois inoccupés (DEI)    (- 4,6 %). Ces diminutions peuvent s’expliquer par différents facteurs, tels qu’une augmentation des offres d’emplois, certaines mesures d’emplois mises en place, mais également au durcissement des conditions d’accès aux allocations d’insertion et de chômage.

En conclusion, les indicateurs de pauvreté indiquent qu’un nombre toujours élevé de Bruxellois vivent dans une situation difficile. La Région est confrontée à d’importants défis en termes de logement, d’emploi, d’enseignement, de santé et d’aide aux personnes.

Source :

-Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles-Capitale (2015). Baromètre social 2015. Bruxelles : Commission communautaire commune.

Coralie

Assistante sociale

Thèmatique(s)
Socioéconomie