L'école en difficulté

30 Juin 2019

Nous l’avions déjà évoqué dans quelques-uns de nos journaux précédents : l’autorité est en berne…
Pour résumer, nous pouvons dire que la société actuelle est sous le coup de la crise libertaire de mai 68, prônant les libertés individuelles, moins de devoirs et plus de droits. Les parents actuels sont les petits enfants de ceux ayant connu et vécu cette « crise ». Pour le dire autrement, le déclin de l’autorité (parentale, des professeurs,) est dû au fait qu’elle n’est plus reconnue comme allant de soi comme par le passé et que les personnes devant l’exercer n’en sentent pas la légitimité. « Depuis mai 68, l’autorité n’est plus acceptée si elle s’exerce de façon arbitraire. Un père comme un professeur qui exige l’obéissance en invoquant simplement le pouvoir que son statut lui confère, risque de se heurter à de nombreuses déconvenues » .  L’autorité a perdu son côté symbolique et ne se pose que difficilement dans le réel.
Cette crise et ce sentiment sont particulièrement présents dans les écoles de nos jours. Le professeur a perdu la fonction symbolique de son autorité. Beaucoup sont en difficulté vis-à-vis de cette mouvance. Irrespect, chahutages, parfois violences ne sont plus des cas isolés. Ce n’est plus la fonction du professeur qui assure un statut d’autorité mais l’individu.
La perte de légitimité du professeur serait imputable également à plusieurs variables :
D’une part, « la démocratisation de l’enseignement a ouvert la porte aux différentes catégories socioprofessionnelles. Ceci a conduit à un afflux d’élèves dont les parents eux-mêmes sont peu scolarisés et qui, parfois, ont vécu une relation conflictuelle avec l’école et ont tendance à la reproduire. Autrefois, seules les familles aisées avaient accès à l’Ecole et la réputation de cette dernière n’était pas à faire ». 
Ensuite, « d’après les enseignants, il faut ajouter à cela l’entrée du droit dans l’école. Le recours à la justice est de plus en plus fréquent dans la régulation des différends. La pression exercée, de la part de certains parents, ou d’élèves eux-mêmes dans la connaissance de « leurs droits » conduit les enseignants à cette déligitimation dans leur profession » .
Les professeurs sont, en effet, également parfois victimes des violences des représentations parentales vis-à-vis de l’école. Bruno Humbeeck, docteur en psychopédagogie, pose le terme « d’hyperparent ». Il s’agit d’un parent qui, très soucieux du bien-être de son enfant, n’accepte pas que celui-ci soit en difficulté et le défend envers et contre tout. Ce parent surinvestissant le monde scolaire, voulant le contrôler et le régir n’hésitera pas à le critiquer, professeurs compris, si son enfant rencontre des difficultés.
De nouveaux termes apparaissent dès lors : ceux de parents « envahisseurs » et de parents rois.
« Le parent envahisseur est un parent-roi dans le sens où il sème ses exigences et dicte la conduite du prof, bafouant au passage le cadre scolaire et la gestion de classe. Pour la journaliste Isabelle Maher, il sait tout et il ne doute pas, il ne montre ni confiance ni ouverture, il exige, impose, accuse, il multiplie les appels et les courriels, il s’adresse directement à la direction, il n’a plus confiance dans le système d’éducation » .
Ces parents se définissent comme expert de leur enfant, sachant mieux que quiconque ce qui est bon pour eux et n’acceptant aucune remarque que ce soit à l’école ou bien à l’entrainement sportif. Il s’en suit une décrédibilisation du professeur et de l’école et ce qui véhicule des représentations négatives chez les enfants.
Marcel Gauchet, philosophe, résume cette crise de l’autorité comme suit : «la pédagogie libertaire produira des personnalités antiautoritaires ». Le paradoxe de l’éducation, est « l’exercice de la contrainte collective au service de son contraire : la promotion de l’individu » .
Il est donc important de respecter la place du professeur, de lui laisser la légitimité de son savoir qu’il dispensera à vos enfants. Il faut pouvoir maintenir une confiance en l’école et en ses représentants et surtout ne pas communiquer ses doutes ou ses désaccords aux enfants mais directement à l’école.

 

Steve

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