Slam en plein cœur

30 Avril 2019

Bonjour à tous chers jeunes, chers enfants et parents.

Au XIIe siècle, tandis que les chevaliers s’affrontaient dans des tournois à la pointe de leurs épées ou de leurs lances pour faire valoir leur courage et leur bravoure, les poètes s’affrontaient dans des combats où, armés d’une plume, ils jonglaient avec les mots pour emporter la faveur du public.

La poésie comme la guerre faisait partie de leur vie pour exprimer leurs sentiments, leurs états d’âme, leurs convictions et leurs opinions. Même si ces images ont aujourd’hui un air désuet et vieilli, même si aujourd’hui les poètes n’ont plus le côté « Cool », pouvons-nous affirmer haut et fort que plus rien ne nous touche et que nous n’avons jamais envie de nous prononcer sur tel ou tel sujet?

N’aimeriez-vous pas vous saisir des mots comme les chevaliers de leur épée pour changer les attitudes, les opinions, les façons de voir le monde et les gens?
N’aimeriez-vous pas maîtriser langue française et vous en servir comme d’une lance?
N’aimeriez-vous pas prendre l’épée à votre tour et avec les mots comme arme, slamer sur ce qui vous révolte ou vous passionne?

C’est ce que nous avons proposé et proposons encore aux jeunes de notre soutien scolaire lors de quatre ateliers exceptionnels de « Slam en plein cœur » dont le premier s’est déroulé il y a tout juste trois semaines.

Ce mois-ci, ce sont ces jeunes que j’aimerais mettre à l’honneur en vous parlant de cet atelier de soutien scolaire – EDD.

Certes la langue française est difficile, c’est un ressenti que beaucoup d’enfants partagent. Et il est difficile de leur expliquer le contraire car la totalité des règles régissant ce langage et ses innombrables exceptions ne rentrent même pas dans un livre, fût-il armé de 1519 pages…je pense ici à l’encyclopédie de la littérature, le « Bon usage » de Grevisse ne comportant encore aucune faute de style.
Mais quelle richesse de vocabulaire, de formes et de sons ! Tantôt le langage se comporte-t-il comme un outil d’expression, tantôt la langue s’arme-t-elle pour revendiquer sa finesse.

Chacun son niveau, chacun son rythme…chacun ses idées et surtout, chacun son style. Même si certains n’ont su exprimer que leurs sentiments bruts sans réelle forme grammaticale ou n’osent simplement pas encore y mettre la forme, d’autres ont pu mettre en relief leur impressions afin de les retransmettre.

Voici le premier jet « à chaud » de certaines réflexions des jeunes sur les textes de slam appréhendés ;
Chahîd ; A ma première écoute ( du « Blues de l’instituteur » ), j’ai ressenti la peine de l’artiste…
Dans « Je viens de là », le texte parlait de la stigmatisation de certains quartiers et comment les médias parlent de ces endroits alors qu’en vrais, c’est complètement l’inverse. Il prend la parole pour dire clairement « arrête de dire n’importe-quoi».
Anonyme ; « Je viens de là » est un texte qui me parle personnellement. J’ai directement compris les paroles et le message passé. Ça parle de l’immigration et de la vie dans les « quartiers ». Son intention c’est pour sensibiliser les jeunes car beaucoup de jeunes écoutent du rap…c’est à peu près le même rythme et le même style de texte.
Orhan ; Grand corps malade, il parle des sentiments pour les enfants… / Il parle du sentiment des enfants
Assia ; Grand corps malade et Richard Bohringer font passer un message ( dans « Course contre la honte » ) et ça m’a choquée qu’ils le font devant tout le monde dans une gare. Ils racontent des choses à peu près vraies pour faire passer un message. Leur intention est de faire comprendre quelque-chose à leur public mais je trouve ça bizarre qu’ils font de la musique en parlant.
Hajar ; Prendre la parole comme ça, c’est pour mieux le faire rentrer dans la tête des gens.

 

Richard

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