L’atelier théâtre, résumé de la première partie
Nous voilà en décembre, le froid s’installe tout doucement dans nos régions et l’hiver commence à s’installer timidement. Les activités sont soumises aux différentes réglementations et notre atelier doit également faire un break, en espérant pouvoir reprendre en janvier. Néanmoins, et en attendant l’arrivée possible de la neige, que nos jeunes attendent de pied ferme, prenez une boisson chaude, un café, un chocolat chaud ou un bon thé à la menthe et laissez-moi vous conter la première partie de l’atelier théâtre.
Tout commence lors de ma rencontre avec la personne qui co-animera l’atelier avec moi, j’ai nommé Nicolas Philippe, un acteur, metteur en scène et animateur. Alors que nous nous focalisions sur la recherche de jeunes âgés de 12 à 16 ans, nous nous sommes confrontés directement à un problème de taille, la désinscription de plusieurs des jeunes qui participaient autrefois à cet atelier…Quelle galère.
Mais ne dit-on pas qu’après la pluie vient le beau temps ? Et bien ce proverbe s’avérera réel au vu de la situation quelques mois plus tard, mais patience chers lecteurs, ne grillons pas les étapes. Après ce premier échec cuisant, il fallait redoubler d’efforts pour tenter d’amener de nouveaux jeunes dans cette nouvelle aventure. Nous avons eu de la chance, deux anciens pensionnaires de l’atelier nous ont suivis dans cette nouvelle histoire, à savoir Manu et Marwan. Il fallait donc composer le groupe autour de cette tranche d’âge, vers les 12 ans, et ce fut plus facile que prévu. Tour à tour, nous enregistrions de nouvelles inscriptions, Younes, Omar, Rayan, Ziad, Paul-Pierrot. Des jeunes motivés et talentueux qui ne demandaient qu’à pouvoir s’exprimer sur les planches…ou devant la caméra.
Car oui, cette année, l’objectif était de pouvoir créer plusieurs capsules visuelles sur le thème de l’aveu. Mais doucement, toi qui prends plaisir à lire cet article, nous en parlerons plus tard, la patience est une vertu. Alors, oui, nous avions notre troupe, à laquelle se sont greffés deux jeunes du SAS, un service d’accrochage scolaire, Damkina et Yassin. Ces deux jeunes, plus âgés ont eu pour objectif d’accompagner les jeunes au niveau de la maturité scénique. En effet, Damkina et Yassin sont des jeunes choisis par Nicolas.
Et bien nous avons nos futurs comédiens, place maintenant au théâtre.
Notre atelier a commencé fin septembre, avec une rencontre du groupe et la rencontre de Nicolas. Il était important de pouvoir expliquer le projet, et de pouvoir évaluer le groupe par rapport à la thématique de l’aveu. En effet, notre groupe était composé essentiellement de jeunes âgés de 11 à 13 ans, ce qui fait très jeune pour pouvoir assimiler tout ça. Qu'on se le dise, à la base, ces jeunes sont là pour s’amuser, mais notre projet reste néanmoins très sérieux. Les premiers ateliers se sont déroulés de la même manière avec plusieurs jeux pour pouvoir motiver et garder le groupe solidaire. Nous avions toujours la même structure, à savoir un temps de parole en début de séance, pour connaître l’humeur du jour de nos jeunes. Ensuite, nous mettions en place un échauffement qui se faisait via des exercices de Tai-Chi, des jeux de silence (pour le concentration) ou de comptage (pour la cohésion de groupe), mais aussi le très apprécié jeu du 1-2-3-4-5.
Dans ce dernier jeu, les jeunes devaient effectuer différentes postures qui correspondont aux 5 premiers numéros. Le but était de consolider une troupe, dans l’amusement et l’art scénique.
Par après, nous avons dû commencer à nous mettre sérieusement au travail, à savoir être capables d’offrir des capsules filmées de plus ou moins 2 minutes, sur le thème de l’aveu. Les premières séances ont également permis de mettre en place des improvisations, voir ce dont les jeunes étaient capables sans se fixer sur un texte précis. La peur que nous avions était que ces derniers se focalisent trop sur le texte, tels des robots, tout en oubliant de jouer, de vivre la scène en elle-même.
Toutes ces petites improvisations nous ont permis de former des binômes, et de pouvoir traiter la thématique de l’aveu sur plusieurs angles. Pour ne pas que les jeunes partent dans tous les sens, Nicolas a décidé de cadrer le tout autour d’un lieu, celui « d’un camp de vacances », autour du canapé central où toutes les histoires viendraient s’imbriquer.
Lors de la journée du 20 novembre, et après plusieurs séances de l’atelier, les jeunes rentraient dans le vif du sujet. C’était la journée de tournage dans les locaux du SAS, près de la gare du midi. Cette journée a vu défiler les jeunes devant la caméra d’Aurélie, qui avait pour rôle de filmer les différentes capsules.
Les différents binômes ont défilé tout au long de la journée. Ce fut dur et intense, surtout au niveau de la concentration, car ne l’oublions pas, nos acteurs restent des jeunes âgés de 11 à 13 ans. Mais quelle ne fût pas ma surprise, quand j’ai vu la motivation et l’envie de nos jeunes.
Car rappelons-le, ils avaient le cadre, le thème, mais aucun texte, et il arrivait que des changements de dernière minute apparaissent.
Il fallait tourner, reprendre en cas d’oubli ou d’un jeu scénique pas en phase avec le thème, se remémorer le cadre et « le texte invisible ». Ce sont beaucoup de choses pour des jeunes de cet âge.
Alors, oui, il existera des imperfections, comme dans toutes œuvres, mais quand je vois les coulisses de ce magnifique projet, je ne peux qu’être que fier de ma troupe. Et comme je vous le disais en début d’article, après la pluie, vient le beau temps, espérons donc qu’à l’heure où vous lirez cet article, les mesures se soient assouplies et que nos jeunes pourront bénéficier à nouveau de cet art qu’est le théâtre.
El isaoui Kamel
Educateur