Parlons du (cyber)harcèlement scolaire
Il fait partie des sujets d’actualité, et avec, selon moi, de plus en plus de violence. Il touche la plupart de nos jeunes avec parfois une part d’ombre qui ne permet pas d’agir, je parle bien évidemment du harcèlement scolaire.
Bien que les générations passent et ne se ressemblent pas, ce sujet est toujours un point central de la vie des collégiens, voire même des élèves du primaire. Avec les avancées technologiques que nous propose notre ère, les jeunes sont de plus en plus sujets à du harcèlement, tout d’abord au sein de l’école même, mais également sur les réseaux sociaux avec la naissance du « cyber-harcèlement ». Alors qu’à l’époque précédente, les problèmes se cantonnaient au milieu scolaire, actuellement les élèves sont en proie à une nébuleuse négative au travers des différents réseaux sociaux. Loin de moi l’idée de minimiser les effets négatifs qui ont pu être engendrés par le harcèlement effectué par le passé, mais le passage vers le cyber-harcèlement semble étouffer encore plus les jeunes qui en subissent actuellement les conséquences. Il n’existe plus de frontière entre ce qui se passe à l’école et à la maison. Les situations vécues se poursuivent inlassablement sans avoir de répit.
C’est pourquoi, mercredi 26 avril, nous avons pu effectuer une activité de sensibilisation au harcèlement dans sa globalité, en collaboration avec la bibliothèque de Saint-Josse. Sur place, la collaboratrice avait préparé toute une série de capsules vidéo, reprenant des actes de harcèlement, que ce soit en milieu scolaire que dans la rue. Toutes ces capsules ont permis aux jeunes de pouvoir tenter de comprendre et de débattre sur ce qu’ils avaient vu. Ce fut un moment pertinent qui a pu donner l’occasion à certains de témoigner, et même parfois de se livrer (sans obligation) sur leur vécu personnel et leur manière de ressentir, vivre ce harcèlement.
Aussi, occupant actuellement le poste de référent de l’école des devoirs, je me dois d’ouvrir une bulle de dialogue pour celles et ceux qui le souhaitent, afin de pouvoir se confier, comprendre et agir sur ce phénomène néfaste, et agir préventivement pour offrir un avenir bienveillant à nos jeunes. Mais trêve de bavardage, voici pour vous, chers lecteurs, l’avis d’une jeune sur ce phénomène de harcèlement et de cyber-harcèlement.
« Pour moi, le sujet du harcèlement est très intéressant, mais les jeunes d’aujourd’hui le banalisent trop. Peut-être à cause de la gêne que peut dégager ce sujet ou également la peur que peut ressentir la personne qui est harcelée. Aussi, les jeunes qui subissent du harcèlement n’osent pas toujours parler aux adultes, à cause des menaces et des effets négatifs qui pourraient encore se répéter. C’est un gros problème, car certains n’ont pas d’issue. Aussi, il y a un problème de banalisation dans la parole des gens, certaines personnes critiquent d’autres personnes, sous le ton de l’humour en faisant passer l’insulte pour « une blague » mais au fond, la personne qui reçoit ces commentaires est peut-être blessée, complexée et elle ne le montrera qu’une fois chez elle, isolée.
Après, je pense qu’à notre époque, le harcèlement est beaucoup plus présent sur Internet, c’est pourquoi on parle de cyber-harcèlement. C’est un problème qui démarre parfois sur les réseaux, mais qui se fait ressentir dans la vie réelle. Les problèmes sont multiples, ça peut aller d’une critique sous une photo ou encore à faire circuler des rumeurs, des photos modifiées, etc. Tout cela va influencer la réputation et le regard des gens qui ne sont pas toujours au courant de ce qui se passe, mais qui préfèreront croire les menteurs au détriment de la vérité.
Au final, c’est la personne harcelée qui se retrouve seule, isolée, en dépression et tout cela peut parfois amener des idées noires, jusqu’à penser au suicide… Ça paraît être un cliché, mais c’est réel, c’est tragique. »
Sachez, toutefois, que nous sommes là pour vous, n’hésitez pas à nous interpeller. Vous pouvez aussi vous tourner vers une personne de confiance, mais le plus important est de sortir de cet isolement.
A très vite,
Kamel EL ISAOUI
Educateur