Parents séparés, enfants déchirés ?

30 Juin 2012

 

Parents séparés, enfants déchirés ?

Dans cet article nous allons aborder le sujet de la séparation en ayant pris comme référence un livré né d’un travail de réflexion initié par le Service de l’Aide à la Jeunesse de Bruxelles (« Si c’était simple… ça se saurait » Comment se séparer en préservant nos enfants ?).

Ce livre est disponible à la permanence psychosociale d’Inser’Action.

 

Qui parmi nous n’a pas connu quelqu’un qui vit ou qui a vécu, de près ou de loin, une situation de séparation ? De nos jours cela devient de plus en plus courant. Je pense que ça vaut la peine de s’arrêter deux minutes pour pouvoir réfléchir à la situation et au vécu notamment de l’enfant qui se retrouve, la plupart des cas, entre deux sièges.

Quand dans un couple il n’y a plus rien qui va nous voyons arriver le conflit, les reproches, les angoisses, les pleurs, bref, de la souffrance qui est parfois trop explosive.

Comment rester parent dans tout ça ? Comment s’entendre à propos des enfants si nous ne nous écoutons plus ?

Le risque ici c'est qu'il ne s’agisse pas d’un combat pour l’enfant mais d’un combat contre l’autre.

Nous savons très bien que ce qui fait le plus souffrir l’enfant ce n’est pas la séparation, mais le fait qu’il soit pris dans le conflit. Malheureusement on a tendance à oublier cela rapidement.

Ce qu’il faut faire, c’est mettre des mots sur ce qui arrive, avec un vocabulaire adapté aux enfants.

Demander de l’aide si nous sommes complètement perdus, bloqués dans notre élaboration psychique à cause de la situation. Une copine, un frère-sœur, une grand-mère, une institution (Service de Santé Mentale, AMO…) peuvent aider à vous accompagner et vous soutenir dans ces moments difficiles.

Quand la séparation ou le divorce arrive, ce n’est pas facile pour personne, ni pour l’enfant, ni pour le parent qui a pris la décision de partir, ni pour celui qui reste. C’est dur, il y a un monde inconnu devant nous et ça fait peur.

Parfois ça ne se passe pas trop mal, les parents sont capables de continuer à prendre des décisions concernant l’enfant ensemble. L’intérêt de l’enfant reste au centre de leurs préoccupations. Pour d’autres, c’est tout a fait le contraire !

Comment nos enfants vivent-ils nos disputes ? Comment y réagissent-ils ?

Les réactions vont être différentes d’un enfant à l’autre, selon les liens, les âges, la position dans la fratrie…

Souvent les parents sont totalement absorbés par leur souffrance, ils sont pris dans leur propre histoire, avec leurs angoisses, leurs peurs et l’enfant se sent oublié ou nié par eux. C’est ce qu’on appel l’aliénation parentale. Nous ne devons pas croire que le parent a la seule volonté de détruire l’autre, c’est un processus beaucoup plus complexe que ça.

La manière avec laquelle les enfants expriment leur peur d’êtres rejetés ou abandonnés peut apparaître de diverses façons :

Chez les plus jeunes, il y a plusieurs peurs : nocturnes (cris, cauchemars), de la séparation, de l’abandon. Chez les plus grands souvent des difficultés de comportement, difficultés d’ordre psychologique, désintérêt ou décrochage scolaire, dépression, l’apparition d’une agressivité envers soi même et/ou envers les autres, des crises de colère, un renfermement sur soi…

Nous devons dans tous le cas bien faire comprendre à l’enfant que « ce n’est pas de sa faute ! » Lui dire que la séparation ne concerne que les adultes, qu’en tous les cas il reste au centre des préoccupations et qu’il est toujours aimé. Soulignions ici l’importance de donner accès et autorisation à l’enfant à l’ambivalence afin qu’il puisse intégrer ses deux filiations (de son père et de sa mère) et lui transmettre la « permission » de pouvoir continuer à aimer ses deux parents sans qu’il doive choisir l'un ou l'autre car sinon l’enfant se retrouve très vite dans des conflits de loyautés insupportables pour lui.

 

Après la séparation l’enfant se retrouve dans une toute nouvelle situation, en devant se partager, le plus souvent, entre ses deux parents, ses deux maisons, ses deux lits… De nouveaux conjoints peuvent aussi arriver, même des demi-sœurs et demi-frères. La gestion de cette nouvelle situation change d’un enfant à un autre, l’adaptation en général prend du temps et n’est pas facile voir parfois très compliquée mais au mois les enfants ne vivent plus dans une atmosphère de conflits… Il n’y a pas de solutions types, les choses prennent du temps, le tout c'est de toujours mettre des mots sur ce qui arrive.

"Petit à petit la vie reprend son cours plus paisible, de nouveaux équilibres s'installent. Avec le temps chacun retrouvera sa sérénité, les enfants aussi..."

Une dernière chose, il est très important de ne pas dénigrer notre « ex » devant les enfants. Soyons adultes et réglons nos comptes en dehors de leur présence.

Soyons créatifs et constructifs face à des situations de rupture, inventons de nouvelles manières, de nouveaux outils afin de gérer au mieux pour tout le monde. De nouvelles portes vont s'ouvrir ensuite.

N’hésitez pas à venir à notre permanence psychosociale pour en parler ou exprimer vos interrogations ou vos difficultés.

 

Cristina

 

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