Facebook, réseaux sociaux et vie privée

30 Avril 2014

À l’heure des nouvelles technologies de l’information, il est de plus en plus difficile de maitriser sa vie privée et particulièrement sur un réseau social comme facebook. Et cela, tant pour un enfant que pour un adulte. Réussir à paramétrer au mieux ses critères de confidentialité sur facebook relève d’un vrai parcours du combattant. Bien que les enfants d’aujourd’hui s’approprient ces nouvelles technologies presque intuitivement, il n’est pas sûr qu’ils comprennent et anticipent les risques qu’ils encourent lorsqu’ils surfent sur facebook et plus largement sur internet.

L’histoire regorge d’événements qui expliquent et démontrent l’intérêt de protéger sa vie privée. À titre d’exemple, il y a les écoutes de la Stasi avant la chute du mur de Berlin, les écoutes téléphoniques de Sarkozy, qui font scandale dans les journaux pour le moment, ou encore l’anecdote de cet employé renvoyé car il avait exprimé sur facebook ses avis personnels sur son employeur.

Ces événements, qu’ils soient historiques ou anecdotiques, ont clairement eu des conséquences désastreuses pour les premiers concernés et mettent régulièrement nos démocraties en péril. C’est pourquoi dans nos états européens,  le concept de respect et de protection de la vie privée n’a jamais cessé de s’élargir et de se renforcer légalement. Bien que les nouvelles technologies ont clairement permis d’augmenter les échanges d’informations, améliorer la communication et parfois même renforcer la démocratie, elles représentent aussi un réel risque pour nos démocraties et nos intérêts personnels.

Il est indéniable que les réseaux sociaux ont apporté un réel « plus » démocratique à la société contemporaine mais il est encore trop tôt pour se prononcer sur les dérives qui pourraient voir le jour grâce à ces évolutions technologiques. En effet, partager ses informations personnelles de manière publique et presque définitive à si grande échelle, de façon quasi mondiale, est une première pour l’humanité.  

Certains états européens sont déjà occupés à légiférer afin d’adapter leurs législations au progrès technologique. C’est comme cela qu’en France est apparu un projet de loi défendant le droit à « l’oubli numérique ». Cela témoigne d’une volonté des états de lutter afin de protéger leurs citoyens de l’adage latin : « VERBA VOLANT SCRIPTA MANENT » ou pour le dire en français « les paroles s’envolent, les écrits restent ».   En effet, l’une des conséquences premières de l’apparition des réseaux sociaux est le fait que tout ce qu’un utilisateur publie reste accessible de manière quasi définitive.  On peut ainsi retracer la vie entière d’un individu en rassemblant les bribes d’informations personnelles retrouvées sur la toile. Le plus inquiétant dans tout cela, c’est que ces informations personnelles ont souvent été publiées par l’individu lui-même.

Nous n’avons donc qu’un contrôle partiel de notre vie « publique » surtout, lorsque l’on souhaite que certaines informations restent dans la sphère privée, que cela soit par distraction ou de manière complètement involontaire.

C’est parce que toutes ces questions soulèvent pour nous un intérêt particulier, qu’Inser’Action organise depuis plus d’un an en collaboration avec l’asbl Fobagra un travail autour de ces questions à destinations des jeunes inscrits à notre atelier d’informatique. L’objectif est d’ouvrir le débat et de sensibiliser les jeunes aux conséquences que peuvent avoir leurs actes numériques.

 

                                                                                                          Naïm Lfahem

                                                                                                          Assistant social

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