Solidarité chez les jeunes

30 Novembre 2016

Cela fait quelques mois que j’accompagne Marie dans ses rondes à la gare du nord ainsi qu’au parc Maximilien, à la recherche de MENA (Mineurs étrangers non accompagnés) afin de leur proposer notre aide.

Nous avons commencé ces rondes à la fin du printemps lorsque la météo était encore clémente et malgré cela, nous avions souvent entendu les migrants se plaindre de faim, du manque de vêtements et avons clairement constaté que les besoins primaires n’étaient pas satisfaits.

Avec le froid qui arrive, je peux vous assurer que ces rondes deviennent un peu plus difficiles car nous voyons des dizaines de migrants éparpillés dans le parc, essayant de trouver des coins moins froids mais l’espace est à l’air libre et le froid envahit tous les endroits.

Marie a tenté à plusieurs reprises de mettre en place des aides via divers intervenants mais nous nous sommes rendu compte que ce public de migrants n’était vraiment pas une priorité et par conséquent, faire intervenir des organismes se révèle souvent délicat.

Cependant, j’ai été touché par un évènement survenu la semaine passée en France, dans la banlieue nord de Paris.
Les jeunes de ce quartier, via Facebook, ont lancé un défi réellement touchant, humaniste et plein d’espoir : Préparer et distribuer des repas aux migrants SDF de Paris.
En effet, le défi consiste à cuisiner et ensuite à distribuer les repas préparés aux nombreux migrants sans-abri dans Paris, avant de passer le relais au quartier voisin.
Une initiative qui fait chaud au cœur lancée par un jeune chauffeur interpellé par l’augmentation du nombre de migrants dormant dans les rues parisiennes ces derniers mois.
Il avait publié une vidéo de son compte Facebook qui a été visionnée plus de 70 000 fois et depuis, le phénomène a pris de l’ampleur et séduit de plus en plus de gens.

Malik et les jeunes de Sarcelles, une commune populaire du Val d'Oise, dans le nord de Paris, ont distribué gratuitement plus de 150 repas à ce jour. Les jeunes bénévoles se procurant les vivres comme ils peuvent.
Une fois la mission remplie, un jeune en désigne un autre issu d'un quartier voisin sur le réseau social. Et la boucle humanitaire est ainsi lancée.

A l’heure d’aujourd’hui où les jeunes sont souvent pointés du doigt à cause de leur manque d’empathie, d’altruisme et leur égocentrisme, il n’est pas rare de voir de tels élans de solidarité qui cassent le mythe de la jeunesse insensible et égoïste d’aujourd’hui.

Ces jeunes des quartiers défavorisés possèdent deux points en commun avec les migrants. Issus eux-aussi de l'immigration, ils font partie de ceux qui ont le moins :"Nous sommes des enfants d'immigrés, on a grandi dans la précarité, on a la notion du partage qui est ancrée en nous".

Ce que j’espère transmettre à travers cet article est la détresse émotionnelle et physique dans laquelle se trouvent les migrants dans le parc Maximilien : détresse émotionnelle liée au stress quotidien qu’ils endurent avec l’incertitude de savoir de quoi demain sera fait et la détresse physique liée au froid et à la faim qu’ils vivent tous les jours. Une détresse qui n’est pas toujours prise en considération, en tous cas, à Bruxelles au parc Maximilien vu les conditions dans lesquelles se trouvent les migrants actuellement.

J’espère que nous réussirons un jour à mettre en place un plan d’action pour ce public qui a énormément besoin de soutien, de compréhension et de considération autant que d’une couverture, qu’un bol de soupe chaude et de chaleur humaine pour affronter l’hiver qui débarque.

 

 

                                                                                                                                                              Ahmed