Le harcèlement scolaire

30 Novembre 2016

Le harcèlement scolaire est un phénomène de plus en plus répandu dans les cours de récréation, il concerne près d’un élève sur six soit, 16, 4%.  Dans 13,9% des cas, l’enfant est victime et dans 4,7%, il est auteur-victime selon une étude menée par des chercheurs de l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve. Le harcèlement à l’école se décline sous plusieurs formes, il y a les insultes, les agressions physiques,  les vols de collations ou autres biens de l’enfant ainsi que les exclusions et humiliations diverses (rumeurs, insultes, moqueries sur les réseaux sociaux).  Il y a une grande tendance qui tend à croître, c’est le cyber harcèlement qui se manifeste via les réseaux sociaux, le téléphone, les chats et les jeux en lignes. De plus, ce cyber harcèlement prend souvent un caractère sexuel et il touche plus les filles que les garçons. Il peut s’agir d’actes de violences filmés et diffusés, de photos pornographiques, d’usurpation d’identité, etc.  Tant de choses qui commencent en jouant et deviennent très rapidement incontrôlables pour le harceleur et le harcelé.

Il n’y a pas de profil type pour être un enfant harcelé,  toutefois, il s’agira souvent d’un enfant qui est différent, qui se distingue du groupe ; cela peut être l’ « intello » de la classe, celui qui est en surpoids, la rousse, le plus grand, le dernier de la classe, le  timide, etc. Les raisons peuvent être diverses et variées et on ne peut pas prédire d’avance quel enfant sera harcelé dans une classe ou dans l’école. De plus, le harcèlement scolaire peut s’observer à tous les niveaux scolaires, du primaire au secondaire.

Pour ce qui est des enfants harceleurs, ils n’ont souvent pas conscience de la gravité de leurs actes bien que ce soient clairement des actions qui ont pour but de nuire à l’autre. Il s’agit là de leur manière d’exprimer une frustration, un mécontentement par rapport à une situation ou un système qu’ils jugent injuste et pour l’exprimer ils choisissent  de s’en prendre à d’autres enfants en  mettant cela sur le compte du jeu.  Cette méthodologie  rend le décelage d’une situation de harcèlement par le personnel éducatif très difficile.  Néanmoins, la répétition de ces actes et le déséquilibre du rapport de force entre les élèves d’une classe, l’absentéisme, la baisse des résultats, les troubles du comportement (colère, provocation, repli sur soi, etc.) d’un élève devraient alerter le personnel éducatif.

Quant aux parents, il y a également des signes qui peuvent annoncer que l’enfant est en souffrance à l’école.  L’enfant harcelé va rarement parler de ce qu’il vit à l’école de peur d’aggraver la situation, d’inquiéter ses parents ou parce qu’il se culpabilise et a honte.  Il est donc primordial pour les parents d’être attentifs aux changements d’attitude de l’enfant comme les difficultés à dormir, les troubles d’anxiété (maux de ventre, eczéma), un repli sur soi ou des piques de colère, etc.

D’autres parts, il est important de travailler sur la confiance en soi de l’enfant, l’estime de soi chez l’enfant.  L’estime de soi est quelque chose de très important chez un enfant, mais faut-il encore savoir ce que c’est et comment elle se construit.

L’estime de soi c’est le sentiment qu’un enfant a de sa valeur et de sa capacité à être aimé. Ce sera ce sentiment de capacité à se débrouiller, à persévérer, relever les défis et à ne pas abandonner.

 La construction de l’estime de soi chez un enfant commence tôt et il s’agit d’un long processus. Un enfant ou un adulte qui a une faible estime de soi  va en souffrir et à la force des choses il sera en détresse. Il développera le sentiment d’être « nul », « incapable », « pas assez intelligent », etc. 

Pour aider votre enfant à construire son estime de soi, cela se fait au quotidien, il faut lui faire des compliments, sans exagération bien sûr, lorsque c’est justifié, lui dire qu’il est quelqu’un de bien, le féliciter quand il agit bien, valoriser ses efforts même s’il échoue plutôt que de le dénigrer. Il faut absolument éviter de juger ce que l’enfant est en lui disant « tu es trop fainéant », « tu es égoïste », « tu es méchant », etc. Ces jugements amènent l’enfant à se percevoir de façon négative et à justifier chacune de ses actions par le fait que  soit il est méchant ou qu’il est fainéant.  Le tout est de trouver les bons mots, la bonne façon d’exprimer ce que nous voulons transmettre à l’enfant sans juger ce qu’il est mais plutôt ses actions.

Un enfant qui a une bonne estime de soi aura en principe la force nécessaire pour se défendre contre un éventuel harceleur, il aura confiance en ce qu’il vaut et les railleries ne l’affecteront que très moyennement et surtout il aura suffisamment confiance en vous en tant que parent pour vous confier ce problème, vous demander de l’aide.  De même, l’enfant harceleur, apprendra à gérer ses frustrations autrement qu’en les transférant sur l’autre.

Toutefois, comme je l’ai dit plus haut, un enfant victime de harcèlement n’a pas de profil spécifique  mais il convient en tant que parents d’armer le plus possible son enfant, être à son écoute, et garder à l’esprit que l’école est un des endroits les plus hostiles qui soit, que chaque jour il faut défendre sa place, faire entendre sa voix. Mais comment y parvenir si on ne connait pas sa valeur ?

 

Marie