1001 émotions

30 Novembre 2014

 

Une matinée par mois, en partenariat avec l’ONE et le service de santé mentale Le Méridien, nous co-animons le groupe de parole 1001 manières d’être parent. Dans ce groupe, destiné aux parents, nous abordons différentes facettes et thèmes autour de la parentalité.

Par exemple, nous avons abordé plusieurs fois le thème des émotions. En effet, avec comme outil un jeu de cartes sur le langage des émotions, nous avons pu aborder ce que peuvent ressentir les parents face à certaines situations et essayer d’identifier celles de leurs enfants. En effet, cela peut aider à prendre conscience de ce qui se passe et d’essayer de réagir en tant que parent de la manière la plus appropriée en fonction des circonstances. Exemple : un enfant crie, le parent veut que cela s’arrête, en identifiant que l’enfant pleure car il ressent de la peur par exemple, cela sera plus facile de cesser ses cris en le rassurant.

Comment avons-nous procédé ? D’abord une maman tire une carte et essaye de faire deviner en mimant l’émotion inscrite, ensuite si elle le souhaite, elle partage une situation où elle pense que son enfant a ressenti cette émotion et nous explique comment elle a réagi. Finalement, les autres membres du groupe peuvent également partager des situations et nous en discutons ensuite tous ensemble.

« Mieux vivre avec nos émotions, c’est prendre le temps de connaître et d’accueillir nos états d’âme plutôt que de chercher à les éviter ou à les contrôler »  Illios Kotsou

Paul Ekman, psychologue américain des années 70, distingue six émotions fondamentales (tristesse, joie, colère, peur, dégoût, surprise). Selon lui, ces émotions de base seraient universellement identifiables par des expressions faciales caractéristiques constituant le langage des émotions. En revanche,  ce qui déclenche ces émotions n’est pas universel et diffère selon les cultures, les contextes et les individus.

L’émotion est une information transmise par notre corps. C’est une manifestation physique, une réponse de notre organisme liée à notre perception d’un évènement. Ces réactions physiologiques sont indispensables à notre survie car elles nous permettent d’agir.

Se couper de ses émotions revient à se couper d’informations essentielles. Toutes les émotions jouent un rôle important dans notre vie et demandent à être écoutées. Agréables ou désagréables, il est important de les accueillir et de les voir comme des signes. Elles sont là pour éclairer notre jugement et nos actions, nous guider vers des solutions.

Bloquer, retenir des réactions corporelles liées aux émotions (retenir ses larmes, rentrer sa colère, bloquer les tremblements de la peur…) peut être à la source de tensions physiques. Cela peut donner lieu à des souffrances physiques ou encore psychologiques.

Selon le contexte familial et culturel, certaines émotions peuvent être considérées comme étant plus masculines ou féminines. Un petit garçon sera plus encouragé à exprimer sa colère alors qu’une petite fille aura plutôt la permission d’exprimer sa tristesse. On ressent cela également aux travers des jeux et jouets proposés. Un petit garçon sera plus encouragé à taper dans un ballon, à entrer en compétition, une petite fille à consoler sa poupée, à accueillir la tristesse.

Tant chez les femmes que chez les hommes, notre culture influence également l’expression de certaines émotions, les favorise ou, au contraire les censure.

Jeux de pouvoir, persécutions, violences prennent leurs racines dans la non-expression et la non-compréhension des émotions qui nous traversent.

Refoulées dans l’inconscient, ces émotions non exprimées peuvent nous entrainer dans des sentiments parasites (jalousie, culpabilité, honte, rancune, ressentiment…), nous pousser à des réactions inadaptées (racisme, homophobie, violence…).

 « La violence signe l’échec de la colère »  Isabelle Filliozat

Les « trucs & astuces » pour refouler nos émotions sont multiples. Carburer au café, aux cigarettes ou aux médicaments, mal gérer son temps pour courir sans cesse, ronger ses ongles, zapper, s’activer pour « sauver » les autres, grignoter, ruminer dans sa tête…

Pour retrouver nos émotions, il faut retrouver le chemin de nos sensations, tant externes qu’internes. Un des outils les plus puissants pour y parvenir est la respiration. Prendre le temps de s’arrêter, ne serait-ce que deux minutes, et de respirer de manière consciente peut aider à lâcher prise. Pour que cela soit plus facile, il est proposé de fermer les yeux, de placer ses mains sur son ventre, de le sentir gonfler et dégonfler.

S’il est important de pouvoir vivre et exprimer ses émotions, la manière de le faire l’est aussi. Les jeunes enfants n’ont pas encore la capacité de mettre des mots sur ce qu’ils ressentent. Il est utile de leur donner des outils pour exprimer certaines émotions… mais n’oublions pas que c’est aussi valable pour les adultes.

Par exemple, vous pouvez installer une boîte aux lettres en carton où l’on peut aller glisser un dessin, un gribouillage, un mot, une lettre, une boulette de papier… pour se nettoyer d’une émotion perturbante (très efficace pour  la colère avec les enfants). Lorsque la boîte est pleine, on la brûle ou on la jette dans la poubelle des cartons.

Pour les parents que cela intéressent, la prochaine date où nous nous réunissons, nous allons traiter des émotions à travers ce jeu de cartes. Ce sera le 21/11/2014 à 9h30 à l’One – Rue de la poste, 37- 1210 Saint-Josse. Si vous voulez plus d’informations sur la prochaine séance ou sur cet outil n’hésitez pas à passer me voir à la permanence psychosociale.

 

Coralie

Assistante sociale

 

Source : Jeu de cartes : Le langage des émotions : outil pensé par l’équipe de la Fédération des Centres Pluralistes de Planning Familial (FCPPF)

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